M. Chao CHEN
Soutiendra mardi 9 décembre 2025 à 10 h
Bibliothèque de l’IRIEC à l’Université de Montpellier Paul-Valéry, Route de Mende
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Études culturelles spécialité Chinois
Titre de la thèse : Aux origines des coopérations éducatives sino-étrangères au 19e siècle : étude de l'école franco-chinoise et sino-britannique des arsenaux de Fuzhou
Composition du jury :
- Mme Catherine BERTHET-CAHUZAC, Professeure, Université de Montpellier Paul-Valéry
- M. Frédéric GENTY, Professeur, École Nationale d'Aviation Civile (ENAC)
- M. Jean-François VERGNAUD, Professeur émérite, Université de Montpellier Paul-Valéry, directeur de thèse
- Mme Xiaojing ZHANG, Professeure, Université Renmin de Chine
Résumé de la thèse :
Notre thèse de doctorat examine la genèse et le fonctionnement de l’Arsenal de Fuzhou et de ses écoles affiliées (Fuzhou Chuanzheng Xuetang), fondés en 1866, en tant que cas d’étude précoce de la coopération éducative technique sino-étrangère au XIXe siècle . Nous nous appuyons sur des archives chinoises et françaises pour reconstituer les mécanismes institutionnels d’un modèle pédagogique triadique intégrant instruction théorique, pratique en atelier et formation en mer, le tout sous une gouvernance hybride maintenant la souveraineté administrative chinoise tout en exploitant l’expertise technique étrangère, notamment française . En replaçant cette initiative dans le contexte du Mouvement d’auto-renforcement de la dynastie Qing, marqué par les crises internes et la pression occidentale , nous développons une analyse comparative avec l’arsenal de Yokosuka au Japon pour expliquer la divergence des résultats stratégiques malgré des points de départ similaires . Nous démontrons que si l’école de Fuzhou a réussi à former une première génération d’experts techniques et navals compétents, cette réussite éducative ne s’est pas convertie en capacité opérationnelle décisive lors de la guerre sino-japonaise de 1894-1895 en raison de contraintes systémiques externes, telles que l’instabilité du financement provincial, la fragmentation du commandement et une doctrine navale purement défensive, contrastant avec la centralisation politique et la stratégie de puissance maritime adoptées par le Japon de l’ère Meiji .
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Our doctoral thesis examines the genesis and functioning of the Fuzhou Dockyard and its affiliated schools (Fuzhou Chuanzheng Xuetang), founded in 1866, as a case study of early Sino-foreign technical educational cooperation in the nineteenth century. We rely on Chinese and French archives to reconstruct the institutional mechanisms of a triadic pedagogical model integrating theoretical classroom instruction, workshop practice, and sea training, all under a hybrid governance maintaining Chinese administrative sovereignty while exploiting foreign technical expertise, notably French. By situating this initiative within the context of the Self-Strengthening Movement of the Qing dynasty, marked by internal crises and Western pressure , we develop a comparative analysis with the Yokosuka Arsenal in Japan to explain the divergence in strategic results despite similar starting points. We demonstrate that while the Fuzhou school succeeded in training a first generation of competent technical and naval experts, this educational success did not convert into decisive operational capacity during the Sino-Japanese War of 1894-1895 due to external systemic constraints, such as the instability of provincial funding, the fragmentation of command, and a purely defensive naval doctrine, contrasting with the political centralization and sea power strategy adopted by Meiji-era Japan.







